Violences et arrestations à la Gay Pride de Moscou
a deuxième édition de la Gay Pride à Moscou, comme la précédente, s'est soldée par les mêmes actes de violence commis par des jeunes nationalistes, des skinheads et des grands-mères ultra-orthodoxes à l'encontre de quelques dizaines de gays et lesbiennes, sous le regard tout d'abord passif d'un impressionnant déploiement d'Omons, les forces antiémeutes, qui ont ensuite procédé à des dizaines d'arrestations dans les rangs des deux camps.
Les chants religieux se mêlaient aux jets d'oeufs et aux cris de "pervers", "mort aux homosexuels !" ou "Moscou n'est pas Sodome !" lancés par les opposants au défilé. Certains portaient des masques chirurgicaux pour se protéger "de la maladie". De jeunes lesbiennes résistaient, regroupées devant les forces de l'ordre avec des drapeaux arc-en-ciel. Les chanteuses homosexuelles du groupe russe Tatou ont fait une apparition.
A l'origine, l'organisateur de la marche, Nikolaï Alexeïev, devait remettre une lettre au maire de Moscou, Iouri Loujkov, signée par près de cinquante députés européens. Il a été aussitôt arrêté et devra se rendre devant la justice pour avoir "résisté à la police". Il s'agissait d'une pétition demandant l'autorisation de ce genre de manifestation que le maire de la capitale russe avait qualifié d'"acte satanique".
Le rassemblement comptait parmi ses soutiens des personnalités comme le défenseur des droits de l'homme britannique Peter Tatchell. Le député italien du Parlement européen Marco Cappato et un député Vert du Bundestag, Volker Beck, ont fait partie des 31 personnes arrêtées.
La présidente des Verts allemands, Claudia Roth, a appelé la chancelière Angela Merkel à évoquer la question des droits de l'homme avec le président Vladimir Poutine, lors du sommet du G8 prévu du 6 au 8 juin en Allemagne. "On a vu, une fois encore, que les droits de l'homme faisaient l'objet de violations systématiques dans la Russie de Poutine", a-t-elle déclaré. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, dont le chargé de mission a été interpellé par les forces de l'ordre, a dénoncé "les violences inacceptables, perpétrées une fois de plus par des extrémistes à l'encontre de manifestants pacifiques".
Comme en 2006, la disproportion entre le dispositif policier et le petit nombre de participants et la réaction tardive des Omons face aux attaques des extrémistes étaient manifestes. Beaucoup de jeunes homosexuels n'ont pas participé à la manifestation de peur d'être frappés, davantage stigmatisés et de voir, au final, leurs intérêts desservis. L'homosexualité n'est plus classée comme une maladie mentale par les psychiatres russes depuis 1999.
Source: le monde, Madeleine Vatel
Article paru dans l'édition du 29.05.07
lundi 28 mai 2007
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