Premiers désaccords entre Pékin et Washington lors de leur sommet économique
l'ouverture d'une nouvelle session de "dialogue économique stratégique" américano-chinois à Washington, mardi 22 mai, les Etats-Unis ont appelé la Chine à accélérer le rythme de ses réformes économiques, notamment concernant l'évaluation de sa monnaie. Pékin a, pour sa part, mis en garde contre le risque d'une "politisation" de leurs relations commerciales, qui "compliquerait la situation".
Henry Paulson, secrétaire au Trésor américain, a insisté sur "l'impatience" américaine à propos des "déséquilibres commerciaux et financiers persistants" entre les deux pays, et demandé à la Chine de prendre rapidement des mesures pour les corriger. Les inquiétudes américaines en matière de déficit commercial à l'égard de Pékin, qui pèsent sur cette rencontre, sont en partie dûes à l'attitude des parlementaires américains, qui accusent Pékin de maintenir sa monnaie à un niveau artificiellement bas pour favoriser ses exportations. Ils ont menacé de recourir à la loi pour imposer des sanctions contre la Chine, si Pékin refuse de rendre le yuan plus flexible.
Faisant apparemment référence aux inquiétudes du Congrès, M. Paulson a ajouté que le "sentiment antichinois" grandissait aux Etats-Unis, la Chine devenant progressivement "le symbole des inconvénients réels ou imaginaires de la compétition internationale". Il a toutefois précisé que les Etats-Unis n'avaient "pas peur" d'être en concurrence avec la Chine, alors même que Pékin a arraché, dans de nombreux pays, la place de premier partenaire commercial occupée auparavant par les Etats-Unis.
"LES PROBLÈMES DOIVENT ÊTRE ABORDÉS CALMEMENT "
La vice-première ministre chinoise, Wu Yi, qui dirige la délégation de quatorze ministres, s'est pour sa part déclarée hostile à toute "politisation des questions commerciales et économiques", susceptible, selon elle, de "compliquer la situation". "Les problèmes et les controverses doivent être abordés calmement et réglés en accord avec la loi économique", a-t-elle ajouté. Elle a également souligné que les Etats-Unis, le pays le plus développé du monde, et la Chine, en pleine croissance, connaissaient des stades de développement différents et qu'ils se situaient à deux extrémités distinctes de la chaîne de production. "Nous ne devrions nous laisser aller à reprocher à l'autre partie des problèmes intérieurs", a-t-elle affirmé.
Dans ce qui apparaît comme un gage de bonne volonté, la Banque centrale chinoise a annoncé, vendredi, un assouplissement des conditions de fluctuation de sa monnaie et un relèvement de ses taux d'intérêt. De plus, la Chine avait annoncé, en début mai, qu'elle achèterait des produits de haute technologie de fabrication américaine pour un montant de 4,3 milliards de dollars (3,2 milliards d'euros).
Ces gestes n'ont pas satisfait les parlementaires américains, qui ont écrit à Mme Wu que la Chine ne devait pas seulement laisser sa devise s'apprécier, mais aussi faire cesser le piratage du droit d'auteur sur des produits américains. Les industriels américains jugent le yuan sous-évalué d'environ 35 % face au dollar.
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 22.05.07 | 20h43 • Mis à jour le 22.05.07 | 20h43
jeudi 24 mai 2007
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire