lundi 4 juin 2007

Relations Internationales: Cuba mon amour

Vladimir Poutine menace de pointer les missiles russes vers l'Europe

la veille du sommet du G8 à Heiligendamm (Allemagne), du 6 au 8 juin, le président russe, Vladimir Poutine, a haussé le ton face à Washington et ses alliés quant au dossier du bouclier antimissile américain, dimanche 3 juin, menaçant de pointer ses missiles vers l'Europe.

"Si une partie du potentiel nucléaire des Etats-Unis est en Europe (...), nous devrons avoir des cibles en Europe", a déclaré le chef de l'Etat russe dans un entretien accordé à plusieurs médias occidentaux, dont le Corriere della sera et Le Figaro de lundi. "Des missiles balistiques, des missiles de croisière ou de nouveaux systèmes d'armement, c'est une question technique", a ajouté M. Poutine, reprenant au plus haut niveau les menaces voilées exprimées jusqu'ici par les chefs de l'armée russe.


Vladimir Poutine admet que la riposte russe à l'initiative américaine risque de relancer la course aux armements, mais en impute la responsabilité aux seuls Etats-Unis, "qui ont commencé".

A l'approche du sommet d'Heiligendamm, il ne se passe plus un jour sans que Moscou dénonce le projet de bouclier américain, qui va transformer l'Europe en "poudrière" et consacre "l'impérialisme" américain, selon M. Poutine.

MESSAGE POLITIQUE

Evoquant la stratégie américaine en Europe, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a parlé dimanche de "supprimer les menaces potentielles résultant de ce déploiement". Joignant le geste à la parole, la Russie a testé le 30 mai un nouveau missile intercontinental à têtes multiples, en "réponse aux actes unilatéraux et infondés de nos partenaires", a aussitôt clamé M. Poutine, soit en d'autres termes au projet de bouclier américain.

Les Américains, qui veulent installer dix missiles intercepteurs en Pologne et un radar ultra-perfectionné en République tchèque dans le cadre de ce projet de bouclier antimissile, affirment quant à eux que celui-ci n'est pas dirigé contre la Russie, mais contre des Etats comme l'Iran. "Aucun missile iranien n'a de portée suffisante, rétorque M. Poutine. Il devient alors évident que cette nouveauté nous concerne aussi nous, Russes."

La dernière mise en garde de Vladimir Poutine est avant tout un message politique, ses implications pratiques ayant peu de portée. Faire en sorte qu'un missile balistique soit pointé sur une cible spécifique découle d'une procédure technique qui ne prend que quelques minutes et est réversible à tout moment.

Source: LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 04.06.07 | 08h30 • Mis à jour le 04.06.07 | 10h28

Aucun commentaire: