lundi 2 avril 2007

Mode...2

... Ou comment une marque de "Luxe" se fait recuperer et detourner...
Une question subsiste... qu'est ce que le Luxe ?

Bonne lecture.

Hugo Boss fait interdire la marque de Joey Starr

FLORENTIN COLLOMP.Publié le 02 avril 2007

Le groupe allemand a obtenu la condamnation du label B.O.S.S., lancé par le rappeur français.

Choc des cultures : Hugo Boss face à Joey Starr. La marque de prêt-à-porter allemande a obtenu gain de cause face au trublion du rap français, devant le tribunal de grande instance de Paris. En cause, le label B.O.S.S., pour Boss of Scandalz Strategyz, créé par Joey Starr, alias Didier Morville, 39 ans, condamné à plusieurs reprises par la justice pour diverses agressions, avec ses copains les DJ Spank et Naughty J.

Sous cet intitulé, les trois artistes produisent ensemble des disques et des émissions sur Skyrock. En janvier 2004, ils déposent la marque B.O.S.S. pour toute une série de produits, dont 55 types de vêtements, notamment des costumes. Hugo Boss réagit et saisit la justice à l'automne dernier. Le 14 mars, le tribunal a jugé « illicite » toute utilisation de ce sigle sur des vêtements, mais aussi pour des produits musicaux ou audiovisuels. Il a donc purement et simplement annulé la marque, sous astreinte de 150 euros par infraction constatée. Pour le tribunal, la confusion entre Boss et B.O.S.S. est de nature à porter préjudice au groupe allemand car, souligne-t-il dans son jugement, « la marque B.O.S.S. est associée à la personnalité de son titulaire, M. Joey Starr, qui publiquement se veut provocateur et agressif alors que les produits Boss/Hugo Boss sont connus pour leur recherche d'un certain luxe et d'un certain classicisme ».

La percée des rappeurs dans le prêt-à-porter ferait-elle peur aux gardiens du chic ? L'explosion des marques de banlieue date de la fin des années 1990. Au début, ce phénomène restait considéré comme marginal et communautariste. Rapidement, pourtant, il est apparu comme une menace pour les géants du sportswear, tels Nike, Adidas ou Puma. Et, depuis peu, même les grands noms du prêt-à-porter se sentent concernés.

Explosion du « bling » business

Aux États-Unis, les lignes des rappeurs font fureur. L'artiste P. Diddy (ex-Puff Daddy), alias Sean Combs, a été élu en 2006 designer de l'année par des professionnels de la mode. Depuis 1998, ses vêtements viennent nourrir les bénéfices de sa société Bad Boy Worldwide Entertainment Group. Ses parfums sont produits par l'institution BCBG Estée Lauder.

Le « bling » business fait des émules. Le rappeur Jay Z vient de vendre sa marque de mode Rocawear pour 204 millions de dollars et a participé au lancement du nouveau cherry coke de Coca-Cola. Sa (future ex ?) fiancée Beyoncé va lancer sa griffe l'automne prochain, tout comme les stars Coolio, Queen Latifah et Snoop Dog. Les Français ne sont pas en reste. Les rois de la sape de banlieue, principalement issus du 9-3, s'appellent Mohamed Dia (marque Dia) ou Malamine Koné (Airness, à ne pas confondre avec... Hermès !). Ce dernier revendiquait 120 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2005. Joey Starr n'a pas laissé passer cette tendance « caillera ». L'ex-vedette de NTM a créé sa marque, Com8, dès 1998. Et voulait réitérer l'exploit avec B.O.S.S.

C'était compter sans la réaction de Hugo Boss. Les griffes établies ne peuvent plus ignorer cette concurrence. « Même si le phénomène du rap semble au départ en marge de la mode classique, il y a plus de points communs qu'on peut le croire, et les deux peuvent finir par se disputer une clientèle commune », explique Florence Muller, professeur à l'Institut français de la mode. En témoigne la passion des jeunes de banlieue pour les griffes comme Vuitton, Lacoste, Boss ou Zegna.

Source: lefigaro.fr
http://www.lefigaro.fr/actubourse/20070402.FIG000000257_hugo_boss_fait_interdire_lamarque_de_joey_starr.html

Aucun commentaire: