jeudi 12 avril 2007

Luxe...1

Un secteur en pleine mutation... et pleine innovation.


Bale a l'heure du luxe


C’est dans un climat d’euphorie que Baselworld, le salon mondial de l’horlogerie et de la bijouterie, ouvre ses portes aujourd’hui à Bâle jusqu’au 19 avril.

Paru le 12.04.2007, par Fabienne Reybaud

Croissance mondiale des marchés du luxe, année record pour l’industrie horlogère suisse en 2006… État des lieux avec Sylvie Ritter, directrice de Baselworld.

LE FIGARO. – Comment s’annonce cette 35e édition de Baselworld ?

Sylvie RITTER. – Extrêmement bien. La conjoncture économique est favorable à l’ensemble de notre secteur. D’une part, les marchés traditionnels pour les produits de luxe que sont les États-Unis, l’Europe et l’Asie ont connu l’an dernier de fortes croissances, à l’instar d’ailleurs de celles constatées dans les pays émergents comme la Russie ou la Chine. D’autre part, le chiffre d’affaires de l’industrie horlogère helvétique a, pour la troisième année d’affilée, enregistré un taux de progression à deux chiffres, de près de 11 %. En 1986, le total des exportations horlogères suisses se chiffrait à 4,3 milliards de francs suisses. Vingt ans après, il a atteint 13,7 milliards ! L’objectif de Baselworld a toujours été de représenter l’ensemble de la branche. C’est pourquoi ce salon s’est développé en même temps que le marché. Aujourd’hui, nous estimons qu’environ 90 % de la production horlogère suisse y est représentée, des machines-outils aux produits finis, de la haute horlogerie aux marques de grande diffusion. Pour tous les acteurs de cette industrie, Bâle constitue un événement phare. Les marques réalisent ici entre 75 % et 90 % de leur chiffre d’affaires annuel. En 2006, nous avons accueilli plus de 94 000 visiteurs. Nous espérons aujourd’hui franchir la barre des 100 000 personnes. Sur 160 000 m², les distributeurs vont découvrir les nouvelles collections de plus de 2 000 exposants en provenance du monde entier. Bâle est devenu un baromètre pour les industries du luxe, un carrefour mondial où les tendances se dessinent, quels que soient les segments de gamme considérés.

Quelles sont les évolutions que vous avez constatées ?

- Les exposants ne se contentent plus de présenter leurs nouveautés, ils les mettent en scène. Les stands sont devenus de véritables écrins où le patrimoine, l’histoire, le contexte de l’entreprise sont mis en avant. Autrefois, on exposait des produits, aujourd’hui on présente des univers de marques. Dans l’horlogerie, c’est flagrant : le secteur des montres ne représente que 16 % des exposants mais s’arroge 55 % de la surface totale d’exposition. De plus, les frontières entre les secteurs s’estompent. Les marques de montres lancent des bijoux et inversement. Les entreprises de ce secteur s’inscrivent dans une logique de globalité : présenter au sein d’un même espace un concept de marque où les produits renvoient à des valeurs, à un certain art de vivre, etc. Le consommateur n’achète plus une montre ou un bijou particulier, il s’offre un nom et l’univers afférent.

Comment l’expliquez-vous ?

Le marché horloger est devenu de plus en plus concurrentiel. Depuis quelques années, il y a eu un renforcement dans le haut de gamme. L’arrivée de nouvelles marques voulant se lancer dans les pièces de prestige a conduit les maisons existantes à accroître également leur proposition dans ce secteur. Et l’apparition d’une clientèle mondiale de plus en plus riche a accru la demande de produits de luxe. D’autre part, l’arrivée massive des marques de mode, qui se sont toutes mises à lancer des montres, a également changé la donne en favorisant, notamment, ce concept d’univers global. Il en résulte une très grande diversité des modèles présentés en termes de design, de matériaux, de couleurs, comme dans la recherche de mécanismes avec des fonctions inédites. Il y a dix ans, quand on s’achetait une montre suisse, on pensait avoir la bonne et la garder un certain temps. Aujourd’hui, il faudrait presque en avoir une pour chaque moment de la journée ! Chaque année, à la veille de l’ouverture de Bâle, je me demande ce que les horlogers vont encore avoir inventé pour susciter et assouvir les envies des consommateurs…

Source: http://madame.lefigaro.fr/mode
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