mardi 3 avril 2007

Geopolitique...7

...avancer ses pions...

Un sujet passionnant, la politique économique Américaine en Asie et les influences politiques qui en découlent...

Bonne lecture.

Les Etats-Unis et la Corée du Sud signent un accord de libre-échange

S'il est ratifié par leurs parlements respectifs, l'accord commercial bilatéral qui a été signé, lundi 2 avril, entre les Etats-Unis et la Corée du Sud sera le plus important pour Washington depuis la signature de l'accord de libre-échange nord-américain avec le Canada et le Mexique (Alena) en 1994.



Le président américain George W. Bush s'est aussitôt félicité de cette avancée. "L'accord de libre-échange entre les Etats-Unis et la Corée du Sud va générer des occasions d'exportations pour les agriculteurs, les industriels et les fournisseurs de service américains, promouvoir la croissance économique et la création d'emplois mieux rémunérés aux Etats-Unis et permettre aux consommateurs de faire des économies tout en ayant un choix accru", a assuré M. Bush dans une lettre aux dirigeants du Sénat et de la Chambre des représentants américains.

"L'accord va nous permettre de doper la croissance et de contribuer au bien être du consommateur en augmentant les revenus et en stabilisant les prix", a déclaré, lundi, le ministre sud-coréen des finances Kwon O-kyo.

Grâce à cet accord, et tandis que les échanges entre les deux pays pèsent déjà 78,3 milliards de dollars (58,7 milliards d'euros), la Corée du Sud devrait voir ses exportations vers les Etats-Unis augmenter de 10 milliards de dollars en trois ans, et les échanges entre les deux pays atteindre 90 à 110 milliards de dollars, estiment les Américains. Les Etats-Unis représentent la deuxième destination des exportations sud-coréennes derrière la Chine.

Il aura fallu dix mois de négociations entre la première puissance du monde et la troisième économie d'Asie pour s'entendre. A Séoul, les négociateurs ont engagé des discussions marathon afin de transmettre leurs conclusions au Congrès américain avant dimanche soir 1er avril pour respecter le délai de quatre-vingt-dix jours nécessaire aux députés et sénateurs pour étudier le texte.

TROUVER UN COMPROMIS
En effet, le président Bush bénéficie d'ici la fin du mois de juin d'une procédure accélérée lui permettant de présenter au Congrès américain des accords commerciaux, pour ratification ou rejet mais sans possibilité d'amendement. Les deux parties ont réussi à trouver un compromis de dernière minute concernant les différends agricoles qui les opposent. Séoul s'est engagé à se réapprovisionner en boeuf américain, boycotté depuis trois ans.

Washington a accepté de laisser le riz de côté, sachant que la céréale pèse plus de la moitié de la production agricole nationale. Les fermiers sud-coréens n'auraient pas pu faire face à la concurrence des fermes américaines 58 fois plus grandes.

De plus, les négociateurs asiatiques se sont déclarés prêts à abandonner les taxes sur les véhicules importés. Jusqu'à présent, à peine 3,5 % des voitures vendues dans la péninsule étaient de marque étrangère, contre 37 % aux Etats-Unis. Le document prévoit également la réduction des barrières douanières dans de nombreux secteurs industriels sud-coréens et une libéralisation des services.

Le président Roh Moo Hyun se devait de marquer son mandat, qui prend fin en janvier 2008, par un acte d'envergure alors que les sondages lui sont défavorables et que l'économie sud-coréenne est en repli, avec un taux de croissance autour de 4 %, après avoir atteint 10 % dans les années 1990.

Les manifestations de fermiers, syndicalistes, enseignants ou étudiants qui ont rassemblé 100 000 personnes durant l'été 2006 à Séoul, pas plus que la soixantaine de blessés en novembre de la même année, ou encore le manifestant, qui s'est immolé par le feu devant l'hôtel où se tenaient les discussions, dimanche 1er avril, n'ont suffi à faire reculer le gouvernement. Quant au président américain, il démontre ainsi que les Etats-Unis restent un partenaire commercial incontournable alors que les négociations multilatérales dites du "cycle de Doha" sont bloquées.

Reste à faire ratifier le document par le Congrès américain, aux mains des démocrates depuis janvier, alors que des accords similaires conclus avec la Colombie, le Panama et le Pérou, sont également en attente d'approbation.

Maguy Day LE MONDE | 02.04.07 | 17h00
Source: http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-890689@51-863164,0.html

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