samedi 22 septembre 2007

Les paradoxes de la mode anglaise

À part Paul Smith, Stella McCarney ou Alexander McQueen, on connaît peu les créateurs british dans l’Hexagone. On peut se demander, dans ces conditions, ce que vont chercher les Français qui traversent la Manche pour faire leur shopping.
Paru le 20.09.2007, par Carine Bizet

En France, la mode anglaise a autant de groupies que les Rolling Stones ou les Beatles. « La scène british est réputée parce que les Anglais entretiennent une relation au style très particulière, analyse Cédric Charbit, directeur du marché femme au Printemps. Le look est perçu comme un moyen de différenciation fort, une manière d’exister. Les codes de la mode prennent racine dans la royauté et la tradition, mais aussi et surtout dans la réaction à tout ce que cet establishment représente. » Cela explique l’explosion de mouvements comme le punk ou le rock et le grunge, mais à la sauce anglaise, c’est-à-dire déjantée, créative et irrévérencieuse. Bref, un état d’esprit contestataire, spectaculaire et individualiste finalement très séduisant pour les Français qui adorent cette « liberté d’expression ». Car la spécificité de la mode anglaise, c’est qu’elle est plus un(e) mode de vie qu’une industrie.

Bien sûr, il y a la Fashion Week de Londres, deuxième étape du grand chelem des défilés qui passent aussi par New York, Milan et Paris, où les professionnels de la mode (acheteurs, journalistes, chasseurs de tête…) viennent dénicher les successeurs des Galliano, Westwood ou McQueen. Londres abritant une des plus grandes écoles de mode au monde, la Central Saint Martins, la source n’est pas près de se tarir. Les talents les plus en vue du moment ? Giles Deacon et son style néocouture, Christopher Kane, plus rock, ou encore Gareth Pugh, un jeune styliste très punk arty. Un style difficile à délocaliser

Mais la vraie originalité de Londres, c’est le pouvoir mode de la rue. Des chaînes comme Topshop, River Island, New Look, Monsoon, Faith, ainsi que de nombreux marchés et boutiques vintage alimentent perpétuellement les Anglaises en pièces pointues qu’elles mixent avec naturel et originalité. « L’Angleterre est le pays au monde où la»high street* (la rue) est la plus mode, la plus réactive et la plus forte, confirme Cédric Charbit. En ce moment, on voit des Kate Moss et des soeurs Olsen à tous les coins de rue. Les tabloïds et les nombreuses stars qui vivent là et relayent le phénomène y sont pour beaucoup. »

Source: figaro madame
Les paradoxes de la mode anglaise

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