dimanche 15 juin 2008
Simon Starling – Three Birds, Seven Stories, Interpolations and Bifurcations - Ludwig Muzeum (LUMU) of Budapest
Simon Starling (b.1967) is one of the most interesting figures in the contemporary international art scene, known throughout the world for his site-specific projects. His works are always preceded by thorough research in which he transforms and reinterprets existing objects. His installations take the form of a complex sculptural unit: elements bearing apparently far-removed cultural and historical references are brought into a single narrative. Since Starling’s work takes its final form only in the course of his research, the Budapest project is bound to have some interesting surprises for all of us.
Simon Starling won the prestigious Turner Prize (given by the Tate Modern Museum of London) in 2005.
Source: www.ludwigmuseum.hu
Simon Starling raisonne à la manière d'une encyclopédie. Une information le renvoie à un mot qui stimule une définition qui rappelle une personnalité. Progressivement se construisent des réseaux de significations sans autres liens apparents que le jeu du hasard et des circonstances. Mais tandis que certains artistes admirent et exposent ces connexions étonnantes et souvent drôles (Raymond Hains), Simon Starling va construire un projet à partir d'elles.
Son travail se fonde tout à la fois sur des déplacements au sens propre et figuré. D'un côté, il est obligé de se déplacer physiquement dans le monde pour observer des faits, de l'autre il affecte à des objets des transformations matérielles leur redonnant une nouvelle vie.
Ses expériences le placent d'emblée dans le champ des sciences (géographie, botanique) et de l'histoire. Cependant son approche plus poétique que scientifique lui confère le statut de l'amateur au sens aventurier du terme. Et si l'on parle à son sujet d'artiste médiateur, c'est moins par référence aux publics qu'il vise que dans les mises en relation qu'il opère entre des histoires, des objets et des situations. Simon Starling emmène le visiteur dans un parcours qui est la métaphore de la recherche : d'un point A à un point B. Elaborant rarement des objets nouveaux, Simon Starling favorise des connexions ou observe des transformations reprenant à la lettre la loi de Lavoisier : " rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ".
S'il évoque parfois l'histoire de l'art moderne, le travail de Simon Starling ne relève pas de la sculpture contemporaine mais plutôt de l'art conceptuel, comme production de liens. De plus, sa prise en compte de l'espace d'exposition le rapproche de ses artistes de référence : Robert Smithson, Michael Asher, Lawrence Weiner.
Sans autre cohérence formelle que le dispositif d'une installation, l'œuvre de Simon Starling présente des objets très variables et rapporte des situations passées autant qu'elle crée l'événement. Pour le Palais de Tokyo, il a rapporté son voyage de Briey-en-forêt à Rezé reliant en plusieurs jours à bicyclette deux bâtiments identiques (" unité d'habitation ") imaginés par le célèbre architecte Le Corbusier. Reliant
deux endroits presque semblables, l'artiste finit par se demander s'il a bien parcouru tous ces kilomètres. Par ailleurs, son vélo était équipé de panneaux solaires qui l'aidaient à monter les côtes. Cet appareillage est une évocation directe du travail de Le Corbusier sur la lumière, notamment dans ces deux bâtiments. En effet, ces unités d'habitation sont orientées est-ouest de telle manière que la lumière est présente toute la journée. De plus, il s'agit de logements " traversant ", c'est à dire d'appartements qui bénéficient de la double exposition. De cette micro-aventure, il ne reste qu'une bicyclette sciée en deux, reliée seulement par tous les câbles (freins, vitesses, éclairage) allongés, figurant la distance parcourue et une phrase inscrite au mur rappelant les " statements " des artistes arpenteurs comme Richard Long.
En 2000, Simon Starling a organisé le sauvetage de plants d'orchidées (Rescued Rhododendrons ) qui menaçaient l'écosystème d'Ecosse (la bruyère et la tourbe). Contre ce nettoyage ethno-botanique souhaité par les défenseurs de la campagne écossaise, il rapatrie dans sa Volvo break plusieurs plants dans le sud de l'Espagne, où cette fleur fut découverte et rapportée en Ecosse au XVIIIe siècle par un savant suédois…
La même année, il fit construire un poulailler sur le modèle d'un bâtiment ayant servi de prison à Brême et devenu le musée Wilhelm Wagenfeld, célèbre designer. Pour le vernissage de son exposition, il fit cuire les œufs ainsi obtenus et les offrit à manger aux visiteurs dans la réplique d'un coquetier dessiné par Wilhelm Wagenfeld. C'est au Camden Art Center de Londres, où il expose ce travail, que l'artiste avait fait la découverte du designer à l'occasion d'une conférence.
En 2002, avec Inverted Retrograde Theme, USA (House for a Songbird) il s'intéresse à Arnold Schönberg (compositeur) et à Simon Schmiderer (architecte), tous deux émigrés d'Autriche qui ont fondé leur travail sur des modèles conceptuels rigides. L'artiste applique à des maquettes de maison de Schmiderer la logique de Schönberg. Il transforme l'une d'elles en cage à oiseaux, évoquant le sort des habitants de ces maisons, contraints de transformer l'utopie de Schmiderer basée sur des ouvertures multiples en maisons-coffre-forts en raison de la montée de la délinquance au Porto Rico.
Simon Starling est né en 1967 à Epsom en Grande Bretagne. Il vit et travaille à Glasgow et à Berlin.
SOurce: www.palaisdetokyo.com
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