After posting about Tom Ford, John Galliano and our regretted Yves Saint Laurent... here is the official trailer of the Rodolphe Marconi documentary about Karl Lagerfeld "Lagerfeld Confidentiel"
Complete post about Karl Lagerfled to be posted soon...
meanwhile, I find another very interesting documentary about the "King Karl".
Enjoy.
lundi 23 juin 2008
mercredi 18 juin 2008
Constantin Brancusi (1876-1957)
The Romanian sculptor Constantin Brancusi, (1876-1957) was a central figure of the modern movement and a pioneer of abstraction. His sculpture is noted for its visual elegance and sensitive use of materials, combining the directness of peasant carving with the sophistication of the Parisian avant-garde. After attending the Bucharest School of Fine Arts and learning of the sculpture of August Rodin, Brancusi traveled to Paris in 1904. Brancusi created his first major work, The Kiss, in 1908. From this time his sculpture became increasingly abstract, moving from the disembodied head of Sleeping Muse to the virtually featureless Beginning of the World and from the formal figure of the legendary bird Maiastra to numerous versions of the ethereal Bird in Space. Brancusi's sculpture gained international notoriety at the 1913 Armory Show in New York, a city that he visited four times and where his work frequently would be exhibited. In his Paris studio at 8 Impasse Ronsin Brancusi devoted great attention to the arrangement of his sculptures, documenting individual works and their installation in an important body of photographs. Isamu Noguchi worked as a studio assistant for Brancusi in 1927, and Brancusi taught him to carve stone and wood. In the 1930s Brancusi worked on two ambitious public sculpture projects, an unrealized temple in India for the Maharajah of Indore and the installation at Tirgu Jiu, Romania, of his Gate of the Kiss, Table of Silence and a 100-foot tall cast iron version of Endless Column. On his death Brancusi left the contents of his studio to the Museum of Art of the City of Paris, on condition that the studio be installed in the museum in its entirety.
Source: www.brancusi.com/bio.html
More information about Brancusis' work on Modern Tate 2004 exhibition
and the Guggenheim page about Brancusi
Lagerfeld défend le gilet et le triangle de signalisation
"It's yellow, it's ugly, it fits with nothing... but it can save your life"
J'adore - T le meilleur Karl !!!
l'article ici
dimanche 15 juin 2008
Simon Starling – Three Birds, Seven Stories, Interpolations and Bifurcations - Ludwig Muzeum (LUMU) of Budapest
Simon Starling (b.1967) is one of the most interesting figures in the contemporary international art scene, known throughout the world for his site-specific projects. His works are always preceded by thorough research in which he transforms and reinterprets existing objects. His installations take the form of a complex sculptural unit: elements bearing apparently far-removed cultural and historical references are brought into a single narrative. Since Starling’s work takes its final form only in the course of his research, the Budapest project is bound to have some interesting surprises for all of us.
Simon Starling won the prestigious Turner Prize (given by the Tate Modern Museum of London) in 2005.
Source: www.ludwigmuseum.hu
Simon Starling raisonne à la manière d'une encyclopédie. Une information le renvoie à un mot qui stimule une définition qui rappelle une personnalité. Progressivement se construisent des réseaux de significations sans autres liens apparents que le jeu du hasard et des circonstances. Mais tandis que certains artistes admirent et exposent ces connexions étonnantes et souvent drôles (Raymond Hains), Simon Starling va construire un projet à partir d'elles.
Son travail se fonde tout à la fois sur des déplacements au sens propre et figuré. D'un côté, il est obligé de se déplacer physiquement dans le monde pour observer des faits, de l'autre il affecte à des objets des transformations matérielles leur redonnant une nouvelle vie.
Ses expériences le placent d'emblée dans le champ des sciences (géographie, botanique) et de l'histoire. Cependant son approche plus poétique que scientifique lui confère le statut de l'amateur au sens aventurier du terme. Et si l'on parle à son sujet d'artiste médiateur, c'est moins par référence aux publics qu'il vise que dans les mises en relation qu'il opère entre des histoires, des objets et des situations. Simon Starling emmène le visiteur dans un parcours qui est la métaphore de la recherche : d'un point A à un point B. Elaborant rarement des objets nouveaux, Simon Starling favorise des connexions ou observe des transformations reprenant à la lettre la loi de Lavoisier : " rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ".
S'il évoque parfois l'histoire de l'art moderne, le travail de Simon Starling ne relève pas de la sculpture contemporaine mais plutôt de l'art conceptuel, comme production de liens. De plus, sa prise en compte de l'espace d'exposition le rapproche de ses artistes de référence : Robert Smithson, Michael Asher, Lawrence Weiner.
Sans autre cohérence formelle que le dispositif d'une installation, l'œuvre de Simon Starling présente des objets très variables et rapporte des situations passées autant qu'elle crée l'événement. Pour le Palais de Tokyo, il a rapporté son voyage de Briey-en-forêt à Rezé reliant en plusieurs jours à bicyclette deux bâtiments identiques (" unité d'habitation ") imaginés par le célèbre architecte Le Corbusier. Reliant
deux endroits presque semblables, l'artiste finit par se demander s'il a bien parcouru tous ces kilomètres. Par ailleurs, son vélo était équipé de panneaux solaires qui l'aidaient à monter les côtes. Cet appareillage est une évocation directe du travail de Le Corbusier sur la lumière, notamment dans ces deux bâtiments. En effet, ces unités d'habitation sont orientées est-ouest de telle manière que la lumière est présente toute la journée. De plus, il s'agit de logements " traversant ", c'est à dire d'appartements qui bénéficient de la double exposition. De cette micro-aventure, il ne reste qu'une bicyclette sciée en deux, reliée seulement par tous les câbles (freins, vitesses, éclairage) allongés, figurant la distance parcourue et une phrase inscrite au mur rappelant les " statements " des artistes arpenteurs comme Richard Long.
En 2000, Simon Starling a organisé le sauvetage de plants d'orchidées (Rescued Rhododendrons ) qui menaçaient l'écosystème d'Ecosse (la bruyère et la tourbe). Contre ce nettoyage ethno-botanique souhaité par les défenseurs de la campagne écossaise, il rapatrie dans sa Volvo break plusieurs plants dans le sud de l'Espagne, où cette fleur fut découverte et rapportée en Ecosse au XVIIIe siècle par un savant suédois…
La même année, il fit construire un poulailler sur le modèle d'un bâtiment ayant servi de prison à Brême et devenu le musée Wilhelm Wagenfeld, célèbre designer. Pour le vernissage de son exposition, il fit cuire les œufs ainsi obtenus et les offrit à manger aux visiteurs dans la réplique d'un coquetier dessiné par Wilhelm Wagenfeld. C'est au Camden Art Center de Londres, où il expose ce travail, que l'artiste avait fait la découverte du designer à l'occasion d'une conférence.
En 2002, avec Inverted Retrograde Theme, USA (House for a Songbird) il s'intéresse à Arnold Schönberg (compositeur) et à Simon Schmiderer (architecte), tous deux émigrés d'Autriche qui ont fondé leur travail sur des modèles conceptuels rigides. L'artiste applique à des maquettes de maison de Schmiderer la logique de Schönberg. Il transforme l'une d'elles en cage à oiseaux, évoquant le sort des habitants de ces maisons, contraints de transformer l'utopie de Schmiderer basée sur des ouvertures multiples en maisons-coffre-forts en raison de la montée de la délinquance au Porto Rico.
Simon Starling est né en 1967 à Epsom en Grande Bretagne. Il vit et travaille à Glasgow et à Berlin.
SOurce: www.palaisdetokyo.com
samedi 14 juin 2008
"Jackie Brown", directed by Quentin Tarantino (1997)
Jackie Brown is the name of a flight attendant who gets caught smuggling her boss' gun money on the airline she works for. Luckily for her, the Fed Ray Nicolet and the LA Cop Mark Dargus decide to team up in order to arrest the arms dealer she works for, whose name they don't even know. Here's when she has to choose one way: tell Nicolet and Dargus about Ordell Robbie (the arms dealer) and get her freedom -except that if Ordell suspects you're talking about him, you're dead- or keep her mouth shut and do some time. That's when she meets Max Cherry -her bail bondsman-, a late fifties, recently separated, burnt-out man, who falls in love with her. Then Jackie comes up with a plan to play the Feds off against Ordell and the guys he works with -Louis Gara and Melanie Ralston, among others- and walk off with their money. But she needs Max's help. No one is going to stand in the way of his million dollar payoff... Written by Héctor Barca {sandman@arrakis.es}
Source: imdb.com
Great music from Bobby Womack - Across 110th Street
jeudi 12 juin 2008
I believe in God...
A Missing Name on the ITTF Men’s World Rankings
You missed me out! Is that going through the mind of Jan-Ove Waldner Photo By: Ayoade Ademakinwa
6/9/2008
Do my ageing eyes deceive me or is Italy’s very wise Massimo Costantini correct?
Massimo Costantini is the deep thinker.
He is the Plato of table tennis coaches; he has taken may courses for the Development Department of the International Table Tennis Federation and is currently the National Coach in the United Arab Emirates.
He calls me, he’s studied the latest ITTF Men’s World Ranking list.
He notices one startling fact, there is a name missing.
The missing name?
Correct
The name is that of Jan-Ove Waldner, in many people’s eyes the greatest table tennis player of all time and of course Plato is correct, the famous name does not appear on the ITTF Men’s Ranking list for June 2008.
Born on 3rd October 1965, the legendary Swede first entered the ITTF Men’s World Ranking list in August 1982 in an era before technology was producing wonderous computerised list that have turned coaches and players into mathematical wizards.
Rapid Progress
One year later in March 1983 when the next World Ranking were issued, Jan-Ove Waldner had secured a top ten place, he was ranked nine.
Feng Tianwei
Now let us put that into current prospective; a new player comes on the scene, on the second ranking, within five months, they occupy a top ten place. It is a virtual impossibility, the nearest in the current era to achieve such a feat is the remarkable Feng Tianwei of Singapore.
She entered the ITTF Women’s World Rankings in July 2007 at no. 73 and now eleven months later is at number nine; however, she had a head start on Jan-Ove Waldner.
She played in China reached international level but of course gaining in a place in the Chinese women’s team is no easy task, she moved to Singapore and then meteoric progress. The progress of Feng Tianwei cannot be compared with that of Jan-Ove Waldner.
He occupied at top ten spot at the age of seventeen.
Quick Progress
In April 1984 he progressed to number four, in June 1987 he was at number two and then in June 1989 at number one; a position he maintained until April 1991
He returned to the top spot in August 1992 and stayed in that position until February 1994, in June 1995 he regain the exalted spot and was also at number one from May to October 1997.
Will He Return?
Following the Liebherr World Team Championships in Bremen in 2006, appearances which counted for world ranking points became an increasing rarity and his last appearance on the global list was in May 2008, listed at forty-three.
Will he return one day? I don’t know but if there is one phrase to describe Jan-Ove Waldner, it is “Expect the Unexpected!”
By: Ian Marshall, ITTF Publications Editor - ittf.com
mercredi 11 juin 2008
dimanche 8 juin 2008
"The Other Boleyn Girl" directed by Justin Chadwick
A sumptuous and sensual tale of intrigue, romance and betrayal set against the backdrop of a defining moment in European history: two beautiful sisters, Anne and Mary Boleyn, driven by their family's blind ambition, compete for the love of the handsome and passionate King Henry VIII. Written by Marisa_Gabriella
source: imdb.com
My opinion: GREAT MOVIE ! don't rely on this monstrosity of a trailer and go to the theater, it really worth it! thank mom for pushing me on it lol
vendredi 6 juin 2008
l'Academie de France a Rome - la Villa Medici
Fondée en 1666 par Colbert, l'Académie de France à Rome était située au palais Mancini jusqu'au Directoire.
En 1803, Napoléon Bonaparte transfère l'Académie de France à Rome à la Villa Médicis. L'intention du futur empereur des Français est de perpétuer une institution menacée un temps par la Révolution et, ainsi, de permettre aux jeunes artistes de pouvoir continuer d'approcher et de copier les chefs-d'œuvres de l'Antiquité ou de la Renaissance puis de s'en inspirer pour leurs « envois de Rome ». Ces travaux annuels, envoyés et jugés à Paris, constituent des exercices obligés pour tous les pensionnés.
Au début, la villa et ses jardins sont dans un triste état et doivent être rénovés pour accueillir l'ensemble des lauréats du Prix de Rome. Ces derniers y font alors un séjour de trois à cinq ans selon les disciplines.
Après une première interruption du concours pendant la première guerre mondiale, Mussolini confisque le lieu à la France en 1941. L'Académie de France à Rome doit alors se replier à Nice puis à Fontainebleau jusqu'en 1945.
Concours et prix de Rome sont supprimés en 1968 par André Malraux (le dernier grand prix d'architecture prend fin dès 1967, les évènements de 1968 empêchant son bon déroulement)[1]. L'Académie des Beaux-Arts à Paris et l'Institut de France perdent alors la tutelle de la villa Médicis au profit du Ministère de la Culture et de l'État[2]. Dès lors, les pensionnaires n'appartiennent plus seulement aux disciplines traditionnelles (peinture, sculpture, architecture, gravure sur médailles ou sur pierres fines, composition musicale) mais aussi à des champs artistiques jusque-là négligés ou nouveaux (histoire de l'art, archéologie, littérature, scénographie, photographie, cinéma, vidéo et même cuisine). Les artistes sont recrutés, non plus sur concours, mais sur dossier et pour des séjours variant de six à dix-huit mois voire, plus rarement, deux ans.
Le bâtiment et ses dépendances ont fait l'objet d'une nouvelle campagne de réhabilitation et de modernisation dont la restauration de la façade sur les jardins constitue l'étape la plus spectaculaire. Les travaux se sont déroulés entre 2004 et 2007 sous la direction de Richard Peduzzi.
Depuis quelques années, la villa Médicis s'ouvre sur l'extérieur et présente expositions et spectacles élaborés par ses pensionnaires.
Source: Wikipedia
Le site internet officiel de la Villa Medici
Petite presentation sympa de Catherine de Medici
En 1803, Napoléon Bonaparte transfère l'Académie de France à Rome à la Villa Médicis. L'intention du futur empereur des Français est de perpétuer une institution menacée un temps par la Révolution et, ainsi, de permettre aux jeunes artistes de pouvoir continuer d'approcher et de copier les chefs-d'œuvres de l'Antiquité ou de la Renaissance puis de s'en inspirer pour leurs « envois de Rome ». Ces travaux annuels, envoyés et jugés à Paris, constituent des exercices obligés pour tous les pensionnés.
Au début, la villa et ses jardins sont dans un triste état et doivent être rénovés pour accueillir l'ensemble des lauréats du Prix de Rome. Ces derniers y font alors un séjour de trois à cinq ans selon les disciplines.
Après une première interruption du concours pendant la première guerre mondiale, Mussolini confisque le lieu à la France en 1941. L'Académie de France à Rome doit alors se replier à Nice puis à Fontainebleau jusqu'en 1945.
Concours et prix de Rome sont supprimés en 1968 par André Malraux (le dernier grand prix d'architecture prend fin dès 1967, les évènements de 1968 empêchant son bon déroulement)[1]. L'Académie des Beaux-Arts à Paris et l'Institut de France perdent alors la tutelle de la villa Médicis au profit du Ministère de la Culture et de l'État[2]. Dès lors, les pensionnaires n'appartiennent plus seulement aux disciplines traditionnelles (peinture, sculpture, architecture, gravure sur médailles ou sur pierres fines, composition musicale) mais aussi à des champs artistiques jusque-là négligés ou nouveaux (histoire de l'art, archéologie, littérature, scénographie, photographie, cinéma, vidéo et même cuisine). Les artistes sont recrutés, non plus sur concours, mais sur dossier et pour des séjours variant de six à dix-huit mois voire, plus rarement, deux ans.
Le bâtiment et ses dépendances ont fait l'objet d'une nouvelle campagne de réhabilitation et de modernisation dont la restauration de la façade sur les jardins constitue l'étape la plus spectaculaire. Les travaux se sont déroulés entre 2004 et 2007 sous la direction de Richard Peduzzi.
Depuis quelques années, la villa Médicis s'ouvre sur l'extérieur et présente expositions et spectacles élaborés par ses pensionnaires.
Source: Wikipedia
Le site internet officiel de la Villa Medici
Petite presentation sympa de Catherine de Medici
jeudi 5 juin 2008
Yves Saint Laurent, définitivement génial
Il était déjà un mythe de son vivant. Le couturier, qui vient de s'éteindre à l'âge de 71 ans, a incarné tout à la fois la rébellion et la tradition, la liberté et la rigueur, la créativité et la pérennité d'un style qui a sublimé le quotidien de millions de femmes dans le monde entier. Ses obsèques auront lieu jeudi en l'église Saint-Roch à Paris.
Nicolas Sarkozy n'a pas voulu le laisser partir sans lui rendre honneur une dernière fois. Il y a quelques semaines, il remettait les insignes de grand officier de la Légion d'honneur à Yves Saint Laurent. L'homme était fatigué, la cérémonie a eu lieu chez lui, en compagnie des fidèles, Catherine Deneuve, Charlotte Aillaud, la sœur de Juliette Gréco, et Pierre Bergé, l'ami de la première heure. Hommage d'exception à un parcours qui l'est tout autant. Une légende qu'il a commencé à construire avant même d'en avoir fini avec l'adolescence.
Quand, en 1954, Yves Saint Laurent frappe à la porte de Michel de Brunhoff, l'homme tout-puissant du magazine Vogue, il traîne encore des airs d'étudiant sage avec ses lunettes en écaille, ses cheveux bien peignés. «Il nous a montré ses croquis de mode. On pouvait s'attendre à ce qu'il soit doué, mais pas branché, il arrivait d'Oran, confiait au Figaro Edmonde Charle-Roux, qui travaillait à Vogue à l'époque, lors de l'hommage rendu aux 40 ans de mode du couturier. Ce que nous avons vu dans ses cartons ? Pratiquement ce que Dior allait faire défiler quelques jours plus tard .» Bluffé par son talent, Michel de Brunhoff, qui fréquente le Tout-Paris, présente le jeune homme à Christian Dior puis le renvoie à ses études. Yves Saint Laurent n'a que 18 ans, mais il sait déjà : sa vie sera dédiée à la mode.
Effectivement, un an plus tard, Christian Dior l'engage comme assistant. À la mort du maître, en 1957, le dauphin prend les rênes de la maison de l'avenue Montaigne. Il a 21 ans. En un défilé, il balaie le new look, impose la rigueur moderne de la ligne trapèze. Ovation des clientes. Un grand couturier vient de naître. Saint Laurent signera six collections pour Dior. Le nouveau petit prince de la mode ne perd pas de temps pour imposer son style : il montre d'emblée un esprit rebelle avec un défilé noir du début à la fin. Mais la menace du service militaire se précise et celle de cette guerre d'Algérie qu'il ne veut pas faire. «Son incorporation déclenche une dépression soignée dans des conditions difficiles au Val-de-Grâce, témoigne Edmonde Charles-Roux. Yves deviendra un homme dont l'état nerveux, psychique, pose problème. Un solitaire, mais sa solitude est la marque d'un grand. » Pour Yves Saint Laurent, c'est la descente aux enfers.
Des chefs-d'œuvre de haute couture inspirés de la peinture
Le salut vient de Pierre Bergé. Rencontré lors d'un dîner chez une amie commune, il représente tout pour le jeune couturier : il est son compagnon mais également son mentor, l'homme de la stratégie. C'est lui qui le sortira du Val-de-Grâce et trouvera les fonds nécessaires à la création de sa maison de couture. Ils partagent tout. Des années plus tard, alors que Saint Laurent loue la manière dont Bergé gère les affaires, en artiste, le financier commente : «Évidemment, je ne vends pas des petits pois !» Deux personnalités contrastées, soudées pour le meilleur. Ensemble, ils feront bien plus qu'une maison de couture. Ils se construiront des refuges en Normandie, à Marrakech, modèles du genre qui témoignent de leur sens aigu de l'esthétisme. Ce sont des amateurs érudits de tous les arts majeurs, musique, danse et, bien sûr, peinture qu'ils collectionnent et qui inspirera des robes hors du temps, belles comme des tableaux, à Yves Saint Laurent. Des chefs-d'œuvre de haute couture, d'après Van Gogh, Picasso, Braque, Warhol, Mondrian. Ces artistes, qui lui ont révélé l'éblouissement des couleurs («je ne croyais qu'au noir») , feront de lui un coloriste hors pair, osant des palettes vives et des juxtapositions subtiles et inédites. Sa signature.
Plus tard, Bergé et Saint Laurent auront à cœur d'accomplir une œuvre de mécènes, finançant par exemple l'aile française de la National Gallery, à Londres, dont deux salles portent aujourd'hui le nom de chacun d'eux. Si pour Saint Laurent la mode relève de l'art, elle est aussi un spectacle. On se souviendra toujours de sa collection Ballets Russes.
Un vestiaire masculin pour accompagner l'indépendance des femmes
Il dessinera également les costumes de pièces de théâtre, d'opéras, de ballets et même de revues. Les centaines de tenues de scène pour Zizi Jeanmaire au Casino de Paris, dont le fameux pull à plumes, c'est lui. Sans parler du cinéma et de Catherine Deneuve qu'il habille dans de nombreux films, à commencer par Belle de jour. De cette collaboration naîtra une complicité indéfectible entre les deux icônes françaises.
«Chanel a libéré les femmes, Saint Laurent leur a donné le pouvoir», assure Pierre Bergé. C'est vrai. Dès ses premiers coups de ciseaux, le couturier établit les codes nouveaux de la femme moderne. Bien avant les années 1980 et l'ère de la working girl , il conçoit les modèles qui vont accompagner son indépendance. Des vêtements simples, à l'élégance évidente : le caban, le tailleur-pantalon, la saharienne, le smoking… Panoplie masculine traduite au plus que féminin pour une génération qui, comme les hommes, allait se mettre à travailler. «Le seul vêtement qu'il a regretté de ne pas avoir inventé, c'est le jean. Un vêtement unisexe qui abolit les classes sociales », confie Bergé dans une interview à Janie Samet pour Le Figaro. Rien d'étonnant pour celui qui aura été le premier à faire descendre le chic couture dans la rue avec la création de son prêt-à-porter Yves Saint Laurent Rive gauche, en 1966. Le principe, simple, est pourtant novateur : le couturier dessine les modèles qui sont ensuite fabriqués industriellement et diffusés dans des boutiques.
En 2002, Yves Saint Laurent tire sa révérence. Et tourne le dos à quarante ans de mode, ponctués de provocations qui ont fait avancer les esprits. Dans les années 1970, il lance Opium, un oriental épicé et charnel à contre-courant des fragrances fleuries de l'époque. Un parfum qui sent bon l'interdit. Quand il est mis en vente aux États-Unis, les communautés chinoises, révoltées, défilent dans les rues de New York. Pour Yves Saint Laurent, il s'agissait surtout d'accompagner l'émancipation des femmes, de leur proposer un voyage initiatique, une sophistication nouvelle. Déjà, quelques années plus tôt, le couturier avait choqué l'Amérique puritaine avec sa see-through blouse, qui dévoilait les seins sous un nuage de mousseline. Avec le parfum, il ira encore plus loin en posant nu pour la publicité de son nouveau masculin Pour Homme. Pour la prise de vue, il fait appel à Jean-Loup Sieff. Le photographe de mode appartient à la bande d'amis Loulou de la Falaise, Clara Saint, Charlotte et Émile Aillaud, les Lalanne, François et Betty Catroux qui composent la «famille» d'Yves Saint Laurent. «Da ns le travail, l'homme peut paraître introverti, tendu. Dans la vie privée, il rit, il a beaucoup d'humour. Il aime la provocation, ne manquait pas de rappeler le photographe avant sa mort. L'idée du nu, c'est Yves qui l'a eue .» «Je veux choquer et faire scandale», assènera-t-il à Sieff.
Lui, le couturier des «premières fois» le prêt-à-porter couture, la mode spectacle, etc. , des transgressions, a imposé une mode devenue l'exemple majuscule d'un vestiaire classique, urbain et élégant. Dépourvu de fioritures. C'est ce qu'on appelle avoir du style. Un style dont il nous prive définitivement. C'est le dernier scandale qu'il nous inflige.
À lire : «Yves Saint Laurent» de Laurence Benaïm, Grasset.
Source: lefigaro.fr - par Catherine Saint-Jean
Yves Saint Laurent, définitivement génial
YSL sur Evene.fr
Hommage YSL de Vogue
60 ans après la “catastrophe”
Un universitaire palestinien qui fut témoin des événements de 1948 explique pourquoi la politique que mène Israël depuis soixante ans encourage le fanatisme.
La catastrophe de 1948 [la Nakba] a été, est et restera la cause première du conflit israélo-palestinien. Elle représente une injustice historique pour le peuple palestinien, pour qui tout le reste – l’occupation de 1967, la guerre de 1973 [la guerre du Kippour], l’Intifada de 1987, les accords d’Oslo de 1993 et l’Intifada de 2000 – n’a qu’une importance secondaire. Faute de se pencher sur cette injustice et d’y remédier, le conflit se poursuivra.
Je me souviens encore de l’afflux massif de réfugiés à Ramallah en 1948. Je me souviens de la manière dont nous avons tenté de leur fournir des vivres et des vêtements. Je me souviens comment mes amis et moi-même y voyions un éveil politique à un monde que nous ne comprenions pas tout à fait.
Plus de la moitié des Palestiniens ont été déplacés en 1948. Quelque 800 000 personnes ont été expulsées de leurs terres et de leurs maisons pour faire place à un Etat créé par et pour un autre peuple, un peuple venu d’ailleurs. Ceux qui ont perdu leur maison dans l’opération n’ont pas été autorisés, et ne le sont toujours pas, à récupérer leur bien légitime. Nous n’ignorons pas l’Holocauste. Mais un crime n’en justifie pas un autre.
Agé de 17 ans en 1948, je ne savais rien des sionistes. Je me souviens qu’avant cette date les gens louaient leur maison à des Européens blonds. Puis ces derniers nous ont fait la guerre. Nous ne savions absolument pas qui ils étaient, ni la raison pour laquelle ils se battaient contre nous. Quand les Jordaniens se sont emparés du pouvoir [en Cisjordanie, après la création d’Israël], c’était un événement comme un autre. Je n’ai pas compris qu’un nouveau régime avait pris en main nos destinées.
Les Nations unies n’étaient pas le roi Salomon
Les Palestiniens qui se sont succédé au pouvoir, de Hadj Amine El-Husseini [mufti de Jérusalem], en 1948, à l’ancien dirigeant de l’OLP Yasser Arafat, ont été continuellement critiqués pour “ne jamais rater une occasion de rater une occasion”. Jamais dans l’Histoire une accusation n’a été aussi infondée. En 1947, le rejet du plan de partition [de la Palestine en deux Etats, un juif et un arabe] par Hadj Amine El-Husseini a été particulièrement critiqué. A l’époque, disent les historiens, on offrait aux Palestiniens près de 50 % de leur ancien territoire. Aujourd’hui, on leur en propose moins de 22 %. C’est dire à quel point les choses auraient pu être différentes.
Mais comment cela ? Oublions un instant qu’en 1948 les Palestiniens représentaient au moins les trois quarts de la population de l’ancienne Palestine et qu’il était insensé pour eux d’accepter moins de 50 % de leur territoire. Le plan de partition me rappelle un épisode de l’Ancien Testament, dans lequel deux femmes se disputaient un nourrisson devant le roi Salomon. Incapable de déterminer laquelle était la vraie mère, Salomon a ordonné de partager le bébé en deux et d’en donner la moitié à chacune. Il pensait à juste titre que la vraie mère ne pourrait supporter qu’on fasse du mal à son enfant et rejetterait son offre.
Malheureusement, les Nations unies n’étaient pas le roi Salomon. Ni Washington quelques années plus tard. Quand Arafat s’est rendu à Camp David [en 2000], les propositions qui lui étaient soumises ne reflétaient que le projet colonial d’Israël et faisaient l’impasse sur le droit au retour des Palestiniens.
Aujourd’hui, soixante ans après l’expulsion, la solution à deux Etats paraît plus éloignée que jamais. Israël poursuit sa politique d’implantation de colonies, construisant des rocades et des bâtiments au cœur même des Territoires occupés. Cette ligne de conduite ne pourra jamais déboucher sur un Etat limitrophe viable pour les Palestiniens. La convoitise israélienne exclut une telle possibilité à court terme. Et elle éclaircit les rangs des Palestiniens modérés, ceux qui croient qu’une solution pacifique, négociée et juste est encore possible.
Si cette situation perdure, la solution à deux Etats ne sera plus envisageable. On ne pourra plus concevoir qu’une solution à un seul Etat (qu’Israël fera tout pour éviter) ou l’expulsion de tous les Palestiniens de Palestine. Pour éviter d’en arriver là, les Palestiniens doivent réformer leur système politique en vue de rétablir l’unité et d’adopter un régime parlementaire. En constatant qu’il est plus facile de faire la guerre que d’instaurer la paix, Israël va récolter ce qu’il sème et offrira l’avenir aux islamistes et autres extrémistes.
Abdel Jawad Saleh
Bitter Lemons
Source: Courrierinternational.com
60 ans après la “catastrophe”
La catastrophe de 1948 [la Nakba] a été, est et restera la cause première du conflit israélo-palestinien. Elle représente une injustice historique pour le peuple palestinien, pour qui tout le reste – l’occupation de 1967, la guerre de 1973 [la guerre du Kippour], l’Intifada de 1987, les accords d’Oslo de 1993 et l’Intifada de 2000 – n’a qu’une importance secondaire. Faute de se pencher sur cette injustice et d’y remédier, le conflit se poursuivra.
Je me souviens encore de l’afflux massif de réfugiés à Ramallah en 1948. Je me souviens de la manière dont nous avons tenté de leur fournir des vivres et des vêtements. Je me souviens comment mes amis et moi-même y voyions un éveil politique à un monde que nous ne comprenions pas tout à fait.
Plus de la moitié des Palestiniens ont été déplacés en 1948. Quelque 800 000 personnes ont été expulsées de leurs terres et de leurs maisons pour faire place à un Etat créé par et pour un autre peuple, un peuple venu d’ailleurs. Ceux qui ont perdu leur maison dans l’opération n’ont pas été autorisés, et ne le sont toujours pas, à récupérer leur bien légitime. Nous n’ignorons pas l’Holocauste. Mais un crime n’en justifie pas un autre.
Agé de 17 ans en 1948, je ne savais rien des sionistes. Je me souviens qu’avant cette date les gens louaient leur maison à des Européens blonds. Puis ces derniers nous ont fait la guerre. Nous ne savions absolument pas qui ils étaient, ni la raison pour laquelle ils se battaient contre nous. Quand les Jordaniens se sont emparés du pouvoir [en Cisjordanie, après la création d’Israël], c’était un événement comme un autre. Je n’ai pas compris qu’un nouveau régime avait pris en main nos destinées.
Les Nations unies n’étaient pas le roi Salomon
Les Palestiniens qui se sont succédé au pouvoir, de Hadj Amine El-Husseini [mufti de Jérusalem], en 1948, à l’ancien dirigeant de l’OLP Yasser Arafat, ont été continuellement critiqués pour “ne jamais rater une occasion de rater une occasion”. Jamais dans l’Histoire une accusation n’a été aussi infondée. En 1947, le rejet du plan de partition [de la Palestine en deux Etats, un juif et un arabe] par Hadj Amine El-Husseini a été particulièrement critiqué. A l’époque, disent les historiens, on offrait aux Palestiniens près de 50 % de leur ancien territoire. Aujourd’hui, on leur en propose moins de 22 %. C’est dire à quel point les choses auraient pu être différentes.
Mais comment cela ? Oublions un instant qu’en 1948 les Palestiniens représentaient au moins les trois quarts de la population de l’ancienne Palestine et qu’il était insensé pour eux d’accepter moins de 50 % de leur territoire. Le plan de partition me rappelle un épisode de l’Ancien Testament, dans lequel deux femmes se disputaient un nourrisson devant le roi Salomon. Incapable de déterminer laquelle était la vraie mère, Salomon a ordonné de partager le bébé en deux et d’en donner la moitié à chacune. Il pensait à juste titre que la vraie mère ne pourrait supporter qu’on fasse du mal à son enfant et rejetterait son offre.
Malheureusement, les Nations unies n’étaient pas le roi Salomon. Ni Washington quelques années plus tard. Quand Arafat s’est rendu à Camp David [en 2000], les propositions qui lui étaient soumises ne reflétaient que le projet colonial d’Israël et faisaient l’impasse sur le droit au retour des Palestiniens.
Aujourd’hui, soixante ans après l’expulsion, la solution à deux Etats paraît plus éloignée que jamais. Israël poursuit sa politique d’implantation de colonies, construisant des rocades et des bâtiments au cœur même des Territoires occupés. Cette ligne de conduite ne pourra jamais déboucher sur un Etat limitrophe viable pour les Palestiniens. La convoitise israélienne exclut une telle possibilité à court terme. Et elle éclaircit les rangs des Palestiniens modérés, ceux qui croient qu’une solution pacifique, négociée et juste est encore possible.
Si cette situation perdure, la solution à deux Etats ne sera plus envisageable. On ne pourra plus concevoir qu’une solution à un seul Etat (qu’Israël fera tout pour éviter) ou l’expulsion de tous les Palestiniens de Palestine. Pour éviter d’en arriver là, les Palestiniens doivent réformer leur système politique en vue de rétablir l’unité et d’adopter un régime parlementaire. En constatant qu’il est plus facile de faire la guerre que d’instaurer la paix, Israël va récolter ce qu’il sème et offrira l’avenir aux islamistes et autres extrémistes.
Abdel Jawad Saleh
Bitter Lemons
Source: Courrierinternational.com
60 ans après la “catastrophe”
Inscription à :
Articles (Atom)